Présentée lors du congrès de l’ASCO 2019, une étude montre pour première fois que l’intelligence artificielle permet de prédire le risque de survenue d’une fatigue sévère chez des femmes qui doivent être prises en charge pour un cancer du sein. Les identifier avant de commencer le traitement pourrait permettre dans la mesure du possible de leur proposer une alternative mieux supportée.
Plus d’un quart des patientes souffrent d’une fatigue sévère dans les mois qui suivent la fin d’un traitement contre le cancer du sein. Attention, il ne s’agit pas d’une simple fatigue mais d’une fatigue à la fois physique, cognitive et émotionnelle, qui laisse les patientes exténuées. Pour ces femmes, la moindre activité devient une vraie épreuve. “Certaines n’arrivent plus à sortir de chez elles, leur vie bascule” souligne le Dr Inès Vaz-Luis, médecin-chercheur, responsable de la consultation fatigue à Gustave Roussy.En collaboration avec des chercheurs du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center, des médecins-chercheurs de Gustave Roussy ont voulu développer un test capable de déterminer, au moment du diagnostic de cancer du sein et avant la mise en route des traitements, quelles femmes étaient susceptibles d’être affectées par cette fatigue. L’objectif est de leur proposer, dans la mesure du possible, des alternatives thérapeutiques mieux supportées.
Pour cela, les chercheurs se sont appuyés sur la cohorte CANTO initiée en 2012 qui inclut 12 000 patientes à travers plus de 20 centres en France. Après avoir sélectionné les patientes qui n’étaient pas fatiguées avant leur traitement, ils ont séquencé leur génome afin d’identifier les différents polymorphismes génétiques (variations dans la séquence des gènes réalisées avec Genmed). Puis ils ont identifié, grâce à une méthode d’intelligence artificielle, une combinaison de polymorphismes génétiques susceptibles d’être à l’origine de la fatigue post-traitement.“Nous avons observé que la survenue de plusieurs altérations génétiques intervenant sur la transmission du signal entre deux synapses entraîne un plus grand risque de souffrir d’une fatigue cognitive à la suite d’un traitement contre le cancer du sein” rapporte le Pr Fabrice André, oncologue spécialisé dans le cancer du sein à Gustave Roussy et directeur de recherche Inserm. Ces caractéristiques pourraient expliquer pourquoi les femmes concernées évoquent essentiellement une fatigue cognitive suite à leur traitement.”Grâce à cette méthode, nous sommes parvenus à prédire la survenue de la fatigue cognitive chez des patientes avant qu’elles ne manifestent d’autres symptômes cliniques“, précise le Dr Vaz-Luis. Ces résultats confirment l’intérêt de l’intelligence artificielle pour guérir du cancer du sein avec le moins de séquelles possibles.Click Here: Fjallraven Kanken Art Spring Landscape Backpacks