“La torture en détention d’Alaa Abdel Fattah, blogueur et militant ayant accédé à la notoriété lors des événements de 2011, ainsi que les mauvais traitements subis par son avocat, Mohamed el Baqer, montrent la cruauté des tactiques que les autorités égyptiennes sont prêtes à employer afin de réduire les voix critiques au silence.” C’est ainsi que l’organisation non-gouvernementale Amnesty International alerte sur la situation des droits de l’Homme en Egypte dans un communiqué en date du 10 octobre.“Les actes de torture subis par Alaa Abdel Fattah en détention sont un exemple du recours des autorités égyptiennes à une grande brutalité afin d’étouffer l’opposition et montre jusqu’où elles sont prêtes à aller pour intimider ceux qu’elles considèrent comme des détracteurs du gouvernement”, a déclaré Najia Bounaim, directrice du travail de campagne pour l’Afrique du Nord à Amnesty International. Toujours selon l’organisation, “Mohammed el Baqer, l’avocat d’Alaa Abdel Fattah, défenseur connu des droits humains et directeur du Centre Adala pour les droits et les libertés, a lui aussi été arrêté le 29 septembre et soumis à des mauvais traitements dans la même prison”.“2800 personnes” arrêtéesPour l’organisation internationale, la situation en Egypte s’est aggravée après les manifestations contre le régime survenues fin septembre. “Les autorités égyptiennes ont lancé la plus vaste opération de répression depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, avec l’arrestation de 2800 personnes, parmi lesquelles des manifestant·e·s, des personnalités politiques, des journalistes et des avocat·e·s spécialisés dans la défense des droits humains“, affirme-t-elle.Alaa Abdel Fattah a été arrêté à plusieurs reprises ces dernières années, notamment en raison de son rôle dans des manifestations survenues lors du soulèvement de 2011. “Il a été injustement condamné à cinq ans d’emprisonnement pour avoir pris part à une manifestation pacifique en 2013. Relâché en mars 2019, il doit se plier à des mesures arbitraires de libération conditionnelle, selon lesquelles il est tenu de passer 12 heures chaque nuit dans un poste de police et ce, pour une durée de cinq ans”, précise Amnesty.L’organisation de défense des droits de l’Homme estime que “la communauté internationale, et en particulier les alliés de l’Egypte, doivent dénoncer ces dérives, et demander au président Abdel Fattah al-Sissi de mettre fin à la crise des droits humains dans le pays, qui ne cesse de s’aggraver”.