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Médicaments : pas de déremboursement !

Le 19 octobre, la Haute Autorité de Santé proposait le déremboursement de 89 médicaments et l’abaissement de la prise en charge de 44 autres. Le Ministre de la santé a décidé de ne pas suivre cet avis.

Le 19 octobre 2006, la Haute Autorité de Santé rendait publiques ses recommandations sur le bien fondé de la prise en charge de certains médicaments (1). Dans le collimateur de ces experts, les vasodilatateurs et les anti-diarrhéiques dont le service médical rendu est jugé insuffisant. Contrairement aux deux précédentes évaluations (2), le Ministre n’aura pas entendu l’avis de la Haute autorité.
 
Une évaluation plus qu’une épuration !
 
 L’une des missions de la Haute Autorité de Santé est d’évaluer la qualité des traitements déjà commercialisés selon des critères bien établis et impartiaux. Chaque produit est ainsi jugé indication par indication et non dans son ensemble. Le mot d’ordre de leur travail est simple et le Pr. Gilles Bouvenot le réaffirme encore : “ce qui compte c’est que le malade soit bien soigné“ et pas les intérêts économiques qui y sont liés“.
 
 Les recommandations sont ensuite communiquées aux décideurs, en l’occurrence le Ministre de la santé et l’Assurance maladie, qui fixent ensuite le taux de remboursement et le prix des médicaments.
 
 C’est ainsi que la commission de transparence de la HAS a réévalué 133 médicaments à la lumière des données les plus récentes sur le sujet. Ils représentent en tout 238 spécialités en vente mais seulement 40 principes actifs.
 
Le Ministre tient tête aux experts
 
 Pour le Ministre de la santé, « Médical ne peut en aucun cas rimer avec brutal ». Xavier Bertrand a décidé donc de maintenir la prise en charge des traitements ayant un service médical rendu jugés insuffisant par la Haute autorité. Concrètement, il estime qu’il est difficile de faire comprendre à des malades que les médicaments qu’ils prennent depuis des années sont inefficaces…
 
 Deux types de mesures sont néanmoins prises suite aux recommandations de la HAS :
 
 – Un premier groupe de médicaments, les vasodilatateurs utilisés dans les troubles cognitifs des personnes âgées resteront pris en charge à 35 %. Le Ministre justifie sa décision en arguant du fait qu’il n’y a n’existe pas d’alternative pour les patients. Mais, et c’est une première, les laboratoires sont priés de baisser leurs prix…
 – Un deuxième groupe de 41 médicaments utilisés dans des pathologies diverses et souvent bénignes, pour lesquels il existe en revanche d’autres traitements ne seront plus pris en charge qu’à 15 % à partir du mois de janvier et ce pour un an. Il s’agit principalement d’anti-diarrhéiques et de traitements utilisés dans les petits troubles ORL.
 
 La Mutualité française, qui assure la protection sociale complémentaire de 38 millions de personnes, a appelé les mutuelles à ne pas prendre en charge les médicaments concernés par cette baisse du taux de remboursement à 15 %.
 
 Difficile mais nécessaire exercice que concilier économie et santé. On peut se demander si ces mesures seront suivies d’effets.
 
 Anne-Aurélie Epis de Fleurian
 
Click Here: cheap nrl jerseys 1 – Recommandation de la HAS sur le bien fondé de la prise en charge des médicaments soumis à réévaluation – 3e vague et conférence de presse du 19 octobre 2006. 2 – Deux précédentes vagues de déremboursements ont été conduites, l’une concernant 82 médicaments durant l’été 2003 et l’autre concernant 152 médicaments en mars 2006.

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