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Déformations du pied : la révolution chirurgicale

Dix millions de Français souffrent de déformations du pied. Elles nécessitent souvent une intervention chirurgicale. De nouvelles techniques permettent de les opérer de façon moins traumatisante. Le point avec le Dr Cyrille Cazeau, chirurgien orthopédiste, membre titulaire de l’Association française de Chirurgie du pied (AFCP).

Doctissimo : Quelles sont les principales déformations du pied ?
Dr Cyrille Cazeau : Nous, les chirurgiens orthopédiques, traitons par la chirurgie toutes les déformations du pied, en particulier celles de l’avant-pied. La plus fréquente est l’hallux valgus, plus connue sous le nom d’oignon. On estime le nombre de cas à 20 000 ou 30 000 par an. Citons également les orteils en griffe, les douleurs d’appui sous l’avant-pied…
Doctissimo : La chirurgie du pied a évolué…Dr Cyrille Cazeau : Avant 1980, on traitait les déformations en agissant uniquement sur les parties molles (tendons, capsules). L’os en lui-même n’était pas corrigé. Dans les années 1980, on a compris que le problème devait être réglé dans les trois dimensions de l’espace et qu’il fallait agir sur l’os lui même. Nous avons donc importé les techniques de correction osseuse : on coupe l’os, on le ré-axe en le vissant dans la position souhaitée, en faisant de grandes cicatrices afin de voir bien l’os. C’est la chirurgie classique.Doctissimo : De nouvelles techniques ont vu le jour…Dr Cyrille Cazeau : Depuis quelques années, on pratique la technique percutanée : plusieurs petites incisions sont faites à travers la peau. On utilise pour les parties molles de très petits bistouris identiques à ceux utilisés en chirurgie oculaire, et pour l’os, des fraises motorisées, rotatives. Le geste est contrôlé par radio-télévision. Cette technique est née aux Etats-Unis il y a une vingtaine d’années, mais elle est venue à maturité il y a peu grâce à des travaux scientifiques américains, espagnols et sous l’égide du Groupe Français de Recherche, le GRECMIP. Tous les patients peuvent aujourd’hui bénéficier de cette technique pour au moins la moitié des gestes nécessaires.Doctissimo : Quels sont les atouts de la chirurgie percutanée ?Dr Cyrille Cazeau : Principalement, de très petites cicatrices. Outre l’aspect esthétique, cela signifie de meilleures suites opératoires, moins d’oedème post-opératoire, moins de douleur et une récupération plus rapide. Cette technique permet aussi un appui complet immédiat sur la plante du pied par l’intermédiaire d’une chaussure à semelle rigide. Pour l’hallux valgus, le maintien en bonne position du gros orteil est assuré par une cale en silicone confectionnée par le chirurgien et maintenue trois semaines jusqu’à la consolidation osseuse. Cette chirurgie peut se faire sous anesthésie loco-régionale et, le plus souvent, en ambulatoire.Doctissimo : Cette technique est-elle pratiquée en routine ?Dr Cyrille Cazeau : Elle est encore peu réalisée, car c’est une technique difficile qui demande une gestuelle particulière. Cela nécessite un apprentissage supplémentaire, que l’on peut acquérir en France auprès des membres du Groupe de Recherche et d’Etude en Chirurgie Mini Invasive du Pied et de la Cheville (GRECMIP). En outre, on ne peut pas toujours faire exclusivement de la chirurgie percutanée car celle-ci ne permet pas de corriger toutes les déformations. On doit souvent l’associer à une chirurgie classique mais dont on peut réduire considérablement les cicatrices : c’est la chirurgie mixte mini-invasive.Ces nouvelles techniques apportent de grands bénéfices aux patients dans les suites opératoires. Cependant, on ne peut pas faire que cela et il faut se rappeler que c’est une technique chirurgicale difficile qui demande une grande rigueur.Propos recueillis par Anne-Sophie Glover-Bondeau, le 8 septembre 2008Click Here: Maori All Blacks Store

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