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Des toxiques sur les emballages ?

En janvier 2009, une contamination liée à des encres toxiques sur les emballages a été rapportée pour des céréales. Bien que peu alarmants, ces événements ont souligné l’absence de contrôle et de législation concernant les conditionnements.

Depuis janvier 2009, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a effectué deux évaluations sur les risques de contamination des céréales, par la 4-méthylbenzophénone, en mars et juin 2009. Les conclusions sont peu alarmantes, mais il convient néanmoins de poursuivre des analyses scientifiques.
Contamination par des encres toxiques sur l’emballage
En janvier 2009, la présence d’une substance chimique, la 4-méthylbenzophénone, a été détectée dans du muesli au chocolat, fabriqué en Belgique. Cette substance, utilisée dans l’encre des cartons d’emballage, a migré vers le sachet protecteur à l’intérieur de la boîte, contaminant ainsi les céréales. Seul distributeur de cette denrée en France, Lidl a décidé de retirer tous les lots du marché français en février 2009, avant même l’intervention de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Les prélèvements effectués dans les entreprises françaises Lidl n’ont pas fait apparaître de contact direct entre la 4-méthylbenzophénone (4-MPB) se trouvant dans l’emballage et les aliments. Toutefois en Allemagne, certains lots de muesli contenaient 3,7 mg de 4-MBP et 4,2 mg de benzophénone (autre substance chimique très proche du 4-MBP) par kilo de produit. Une dose particulièrement élevée.
Les autorités européennes restent vigilantes
Cette alerte a amené les experts des états membres, réunis par la Commission européenne en février 2009, à solliciter en urgence l’avis scientifique de l’EFSA. En mars 2009, Riitta Maijala, directrice de l’évaluation des risques au sein de cette instance, a rendu son verdict: “Bien que la migration de la 4-méthylbenzophénone de l’emballage vers les denrées alimentaires ne soit pas souhaitable, ce n’est que dans le scénario d’exposition le plus important, à savoir une consommation régulière de produits contaminés aux niveaux les plus élevés rapportés jusqu’à présent, qu’il pourrait y avoir un risque éventuel pour certains enfants“. Cette dernière convenait toutefois que les connaissances sur la 4-méthylbenzophénone sont encore très limitées : “Davantage de données et d’analyses seraient nécessaires pour pouvoir évaluer la sécurité de façon plus approfondie“.
Le 11 juin, l’EFSA mettait à jour son avis concernant la 4-méthylbenzophénone. Le groupe scientifique confirmait “que la consommation sur une courte période de céréales contaminées, ne présente pas de risque pour la santé“. Mais ces derniers estiment que l’utilisation prolongée de la 4-MBP pour les emballages alimentaires, demanderait une réévaluation des risques. Un avis qui n’élimine donc pas les doutes et les inquiétudes sur le sujet…
Un vide juridique et une absence d’outils de contrôle
Les emballages peuvent être responsables de contaminations chimiques, physiques, mais aussi microbiologiques vers les denrées alimentaires. Mais à ce jour, il n’existe aucun texte légal fixant des critères microbiologiques pour ces emballages. Par ailleurs, la réglementation des matériaux pour contact alimentaire, ne statue que sur “les contaminations chimiques par migrations“.
Malgré ce vide juridique, certains industriels du secteur agroalimentaire ont établi des cahiers des charges, afin d’établir des limites de contamination de leurs productions par l’emballage, et imposent à leurs fournisseurs de respecter certains critères microbiologiques.
Afin de comparer les différentes techniques rapides de contrôle microbiologique des emballages, une étude a démarré en 2009. D’une durée de 6 mois, elle est réalisée avec le concours de l’Institut scientifique d’hygiène et d’analyse (ISHA) et du Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE). L’objectif du projet est de répondre aux besoins des fabricants qui souhaitent pouvoir évaluer l’innocuité de leurs productions et de garantir la sécurité des consommateurs.
Ce projet devrait permettre à terme, de sélectionner une technique fiable et spécifique pour chacun des matériaux étudiés, qui permettra d’évaluer la contamination réelle des emballages. La publication des résultats de cette étude est prévue pour la fin de l’année 2009.
En matière d’hygiène alimentaire, les règles sont drastiques. Un contrôle rigoureux est systématiquement effectué à tous les niveaux de la chaîne alimentaire, associé au principe bien connu de la traçabilité. Les mêmes précautions doivent aujourd’hui être développées pour les emballages. Ils doivent assurer systématiquement une conservation saine des aliments, jusque dans l’assiette des consommateurs. Le retard doit être rattrapé rapidement, pour éviter de nouvelles contaminations et protéger la santé de tous.
Véronique Le Saux
Sources :
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA)La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF)Click Here: cheap nrl jerseys

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