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Cannes 2012 : les films en compétition

Le coup d’envoi du 65e Festival de Cannes, c’est aujourd’hui, avec “Moonrise kingdom” en ouverture ! AlloCiné vous dit tout sur les candidats à la Palme d’or 2012.

22 films en Compétition pour la Palme d’Or dans le cadre du Festival de Cannes 2012.

 

Moonrise Kingdom de Wes Anderson (film d’ouverture)

En choisissant Moonrise kingdom pour lancer cette 65e édition, Thierry Frémaux fait taire d’emblée tous ceux qui prétendent que la sélection cannoise se limiterait à un cecle d’habitués. Valeur sûre du cinéma indépendant américain, Wes Anderson s’est déjà rendu à Venise et Berlin, mais n’était encore jamais venu sur la Croisette. Fidèle à l’exquis style rétro qui a fait sa réputation, ce septième opus devrait garantir une ouverture en fanfare, avec son lot de stars (Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray, Tilda Swinton) et une ribambelle d’enfants, les vrais héros du film.

 

De rouille et d’os de Jacques Audiard
En cinq films seulement, Jacques Audiard est devenu un des cinéastes français majeurs sur la scène internationale. Découvert à la Semaine de la Critique en 1994 avec Regarde les hommes tomber, il triomphe avec Un prophète, sacré Grand Prix en 2009. Tout le monde attendait la suite. Cette adaptation d’un recueil de nouvelles canadien, interprétée par la môme Cotillard (qui se fait rare dans le cinéma hexagonal) et Mathias Schoenaerts (la révélation belge de Bullhead) lui permettra-t-elle d’accéder à la première marche du podium ?

Holy motors de Leos Carax
Révélé il y a près de 30 ans par la Semaine de la Critique avec Boy meets girl, Leos Carax n’en reste pas moins l’éternel jeune homme en colère du cinéma français. Mais, hormis un segment dans le film à sketchs Tokyo (projeté à Un Certain regard en 2008), il n’avait plus donné de nouvelles depuis Pola X, qui reçut un accueil plutôt frisquet en compétition en 1999. Ce cinquième long métrage est donc un événement, d’autant plus qu’il réunit, autour de Denis Lavant, les vétérans insolents Michel Piccoli et Edith Scob et les stars affolantes Eva Mendes et Kylie Minogue !

 

The Paperboy de Lee Daniels

Assistera-t-on à un déferlement de groupies sur la Croisette ? Car on n’attend pas seulement Robert Pattinson et Kristen Stewart, mais aussi Zac Efron… Celui-ci figure en effet au casting du troisième long métrage de Lee Daniels, l’auteur de Precious, succès-surprise de l’année 2009. Cette adaptation d’un polar de Pete Dexter promet encore de belles performances d’acteurs puisque le héros de High school musical club a pour partenaires John Cusack, Matthew Mcconaughey et Nicole Kidman, qu’on n’avait pas vue à Cannes depuis Dogville en 2003.

Cosmopolis de David Cronenberg
Lorsque le Canadien vient à Cannes, cela fait souvent des étincelles, qu’il soit en compétition (Crash, Prix spécial en 1997) ou Président du jury (le palmarès radical de 1999 : Palme d’or à Rosetta, Grand prix à l’Humanité). Cette adaptation d’un roman culte de don DeLillo, produite par le flamboyant Paulo Branco, devrait mettre la Croisette en ébullition, ne serait-ce que par la présence, aux côtés de Juliette Binoche ou Mathieu Amalric, du chéri de ses dames, Robert Pattinson.

 

 Amour de Michael Haneke
Venu sur la Croisette dès son premier film (Le Septième continent, à la Quinzaine en 1989), souvent primé (un Grand prix pour la Pianiste, un Prix de la mise en scène pour Caché), l’Autrichien décrochait enfin la Palme d’or en 2009 pour Le Ruban blanc. Il peut donc revenir l’esprit plus tranquille… mais Michael Haneke connait-il la sérénité, lui qui brise encore un tabou avec ce film sur la grande vieillesse ? On est prêt à se laisser malmener, si c’est en compagnie d’Isabelle Huppert, de la grande Emmanuelle Riva, et de Jean-Louis Trintignant, miraculeusement sorti de sa retraite.

 

Cogan – La Mort en douce de Andrew Dominik
L’Australie est à l’honneur avec deux cinéastes en compétition… qui sont aussi deux nouveaux venus. Andrew Dominik n’a fait que deux longs métrages, mais c’est pourtant loin d’être un inconnu. Après le très remarqué Chopper en 2000, il signe le western L’Assassinat de Jesse James, qui vaudra à Brad Pitt un Prix d’interprétation à Venise en 2007. La star américaine figure encore au casting de ce polar, longtemps intitulé Cogan’s trade. Le beau Brad sera donc de retour sur la Croisette, un an seulement après le monumental Tree of life de Malick.

Des hommes sans loi de John Hillcoat
C’est donc l’autre Australien en lice pour la Palme d’Or. Le film avait pourtant été annoncé depuis plusieurs semaines comme étant un des candidats les plus probables à la Mostra de Venise… Réjouissons-nous de découvrir dès le mois de mai ce Lawless (à ne pas confondre avec le film homonyme de Malick !), qui succède à la majestueuse adaptation de La Route. D’après un roman de Matt Bondurant situé pendant la Prohibition, adapté par le rockeur Nick Cave, ce sixième long métrage réunit les acteurs hollwyoodiens les plus hot du moment : Tom Hardy, Jessica Chastain, Shia Labeouf, Mia Wasikowska…

 

Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais
La date de sortie avait depuis été longtemps fixée au mois d’avril. On s’était donc dit que le vénérable Alain Resnais, lauréat d’un prix spécial pour Les Herbes folles il y a deux ans, n’avait plus trop envie de goûter à la compétition cannoise. Mais on sait que le monsieur est joueur, et le voilà donc une nouvelle fois en course, à 89 ans, avec une variation autour d’Eurydice d’Anouilh, qui ressemble furieusement à une lettre d’amour aux acteurs. Ils sont particulièrement nombreux cette fois-ci : Azéma, Arditi, Piccoli, Amalric, Podalydès, Duperey, Consigny… Quelle belle montée des marches en perspective !

 

Sur la route de Walter Salles
Certains espéraient le découvrir à Cannes il y a un an mais… le route fut longue, semble-t-il, entre le tournage et les dernières finitions. Attendu au tournant pour s’être attaqué à un des ouvrages-cultes de la littérature américaine (signé Jack Kerouac), le cinéaste brésilien, amateur de grandes traversées (Carnets de voyage, vu sur la Croisette en 2004) bénéficie d’un casting ébouriffant : Sam Riley (la révélation de Control, dont on est heureux de recroiser le chemin), Garrett Hedlund, Kristen Stewart (pour son baptême cannois, tout comme mister Pattinson !), mais aussi Kirsten Dunst ou Viggo Mortensen.

 

La Part des Anges de Ken Loach
Lors de la conférence de presse, Thierry Frémaux confiait que Ken Loach souhait au départ être hors compétition. Déjà consacré pour un de ses films les plus graves (le Vent se lève, Palme d’or en 2006), cet habitué du Festival (dès Kes, son deuxième film, présenté à la Semaine de la Critique en 1970 !) revient  avec une comédie, un genre qui a rarement les honneurs de la compétition. Après le monde du football (Looking for Eric) ou celui des cheminots (The Navigators), il nous plonge dans l’univers des distilleries de whisky avec ce film tourné à Glasgow, tout comme Sweet sixteen, un de ses meilleurs. A ta santé, Ken !

 

Mud de Jeff Nichols
Ascension fulgurante pour cet Américain âgé de seulement 33 ans. Shotgun stories fit forte impression en 2007, et l’an dernier, Take shelter a recueilli tous les suffrages, de Sundance à Deauville… en passant par la Croisette, où le film obtint le Grand Prix de la Semaine de la critique. Après l’ouragan, la boue, donc. Matthew McConaughey incarne un homme en cavale dans ce troisième opus, aux côtés de Reese Witherspoon, qui n’était encore jamais venue à Cannes, et d’un ado, Tye Sheridan (l’un des fils de Brad Pitt et Jessica Chastain dans Tree of life).

In another country de Hong Sang-soo
Isabelle Huppert poursuit son voyage en Asie : après avoir été une missionnaire prise en otage aux Philippines pour Brillante Mendoza, elle a fait un séjour plus tranquille du côté des plages coréennes chères au coeur de Hong Sang-soo. Celui qu’on qualifie parfois de Rohmer coréen travaille donc pour la première fois avec une actice européenne, mais il semble rester fidèle à son style et à ses préoccupations. Ce film mêle en effet la vie et le cinéma, à travers plusieurs histoires sentimentales, avec trois femmes prénommées Anne…

Au-dela des collines de Cristian Mungiu
Parmi les cinéastes en compétition cette année (en dehors du fait, notable, qu’on ne compte aucune femme…),  ils ne sont que quatre à avoir déjà obtenu la Palme d’or : Haneke, Loach, Kiarostami et, donc, Cristian Mungiu. Il y a cinq ans, Quatre mois, trois semaines et deux jours avait bouleversé les festivaliers, et attiré les regards vers un cinéma roumain en pleine explosion. Depuis, le réalisateur a participé au projet collectif Les Contes de l’âge d’or. Dans ce troisième long métrage, il raconte l’histoire d’une jeune femme qui part trouver refuge dans un monastère, où on la suspecte d’être possédée…

 

Reality de Matteo Garrone
En 1996, son court métrage fut primé au Sacher Festival, une manifestation créée par un certain Nanni Moretti. Matteo Garrone fait aussi partie des nombreux cinéastes qui apparaissent dans Le Caiman. Que va donc penser l’intransigeant Nanni Moretti, président du jury, du nouveau long métrage de son jeune (43 ans) confrère ? Reality est en tout cas très attendu, car il arrive après le retentissant Gomorra, œuvre glaçante sur l’univers impitoyable de la mafia. Il s’intéresse cette fois à la fascination qu’exercent les émissions de télé-réalité. Un autre univers impitoyable…

 

L’ivresse de l’argent de Im Sang-soo
Excepté le film japonais… réalisé par l’Iranien Kiarostami, l’Extrême-Orient n’est représenté, en compétition, que par la Corée. Un des concurrents de Hong Sangsoo aura donc pour nom Im Sangsoo – qui commence lui aussi à devenir un habitué du festival. Deux ans après The Housemaid (et sept ans après The Président’s last bang, qui fit grand bruit à la Quinzaine des Réalisateurs), le cinéaste, qui vient de fêter ses 50 ans, se retrouve encore en lice pour la Palme d’or avec un nouveau thriller érotique.

 

Like Someone In Love d’Abbas Kiarostami
Qu’il est loin le temps où Abbas Kiarostami nous livrait des bouleversantes chroniques sur l’enfance en Iran (Où est la maison de mon ami ?, 1987) C’est désormais un auteur adulé sur la scène internationale, qui a d’ailleurs obtenu la Palme d’Or en 1997 pour Le Goût de la Cerise (un de ses plus fervents défenseurs dans le jury n’était autre que Nanni Moretti !). Après l’expérimental Shirin, il a radiographié un couple en Toscane (Copie conforme, avec Binoche primée à Cannes il y a deux ans). Il est parti cette fois au Japon, pour évoquer la relation unissant un vieil universitaire à une étudiante qui se prostitue.

 

Dans la brume de Sergeï Loznitsa
Il y a deux ans, Thierry Frémaux avait fait le pari d’inclure en compétition My joy, le premier film de fiction d’un documentariste ukrainien. Une oeuvre à part, qui faisait défiler les paysages de la campagne russe, en compagnie d’un chauffeur-routier. Sergei Loznitsa signe un film d’époque, puisque le personnage central du film est un cheminot injustement accusé d’être un collaborateur, dans la Biélorussie de 1942. il s’agit de l’adaptation d’un roman de Vassil Bykov, grande figure de la littérature biélorusse, décédé en 2003.

 

La Chasse de Thomas Vinterberg
C’est le Scandinave de la compétition. on lui souhaite le même succès que ceux de l’an dernier, Nicolas Winding Refn et Lars Von Trier. Vinterberg connait bien l’auteur de Melancholia… Tous deux furent à l’origine du Dogme, ce mouvement que tout le monde ou presque a oublié, mais qui donna naissance à deux ou trois grands films, notamment Festen, mémorable règlement de comptes familial (Prix du jury à Cannes en 1998). Depuis, le Danois a plutôt déçu (It’s all about love avec Claire Danes et Joaquin Phoenix, Submarino). On guette son retour, surtout depuis qu’on sait que le rôle principal du film (un homme accusé d’abus sexuels sur une fillette) est tenu par l’immense Mads Mikkelsen.

 

Paradis : amour d’Ulrich Seidl
Eh non, Michael Haneke n’est pas le seul cinéaste autrichien provocateur. Souvenons-nous des effrayants portraits brossés dans Dog days, dévoilé à la Semaine de la Critique en 2002, et Import Export, présenté en compétition sur la Croisette en 2008. Dans ce Paradise (un titre qu’on imagine un poil ironique), premier volet d’une trilogie, il s’intéresse au tourisme sexuel à travers une Autrichienne de 50 ans qui cherche le plaisir auprès de jeunes hommes africains. Polémique en vue ?

 

Après la bataille de Yousry Nasrallah
Cannes, reflet du monde et de ses fracas. Un cliché qui, comme tous les clichés, n’est pas dénué de vérité… Réalisateur de La Porte du soleil et La Ville, l’Egyptien Yousry Nasrallah, qui fut aussi scénariste pour Youssef Chahine, a choisi de tourner au Caire un film de fiction qui intègre la réalité des évenéments politiques qui ont secoué le pays ces derniers mois. Un regard précieux sur le monde contemporain, qui devrait intéresser le Président-citoyen Nanni Moretti.

 

Post Tenebras Lux de Carlos Reygadas
il y a tout juste dix ans, à la Quinzaine des Réalisateurs, un jeune cinéaste mexicain déboulait avec Japon, une oeuvre contemplative qui (comme souvent) époustoufla une moitié des festivaliers et exaspéra l’autre… Grâce à Batalla en el cielo en 2005, il s’élève jusqu’en compétition, et c’est Lumière silencieuse qui lui permet de remporter deux ans plus tard un Prix du jury. Depuis, on a vu sa contribution au film collectif Revolution mais on attendait surtout un quatrième long métrage, sur lequel il travaille depuis plusieurs années. Un film assurément énigmatique (à l’image de son titre), présenté comme un collage poétique aux accents autobiographiques…

 

Julien Dokhan

Tout sur le Festival de Cannes 2012

 

Moonrise Kingdom

 

 

 

De rouille et d’os

 

 

 

Cosmopolis

 

 

 

Sur la route

 

 

 

La Part des Anges

 

 

 

Taste of Money

 

 

 

Like Someone in Love

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