C’est son avocat, Me Salah Dabouz, qui a annoncé sa mort dans une vidéo postée sur Facebook. Kamel Eddine Fekhar, médecin et militant des droits de l’Homme, est décédé à l’hôpital Frantz Fanon de Blida (47 km au sud-ouest de la capitale) après son transfert de la prison de Ghardaïa (à 600 km au sud d’Alger) où il était en détention provisoire depuis le 31 mars. Selon son avocat, il aurait été arrêté après une interview dans laquelle il s’en prenait à la “ségrégation” de l’Etat algérien envers une partie de la population. Contacté par franceinfo Afrique, l’auteur de l’interview, Mohamed Ali Allalou, se dit “dévasté”. C’est la mafia qui contrôle la justice de Ghardaïa qui l’a assassiné. Il les dérangeait par ses écrits sur Facebook. Je me suis rendu à Ghardaia grâce à mon ami Meziane Abane qui m’a dit que les Mozabites et les Chaambas manifestaient ensemble. Je cherchais une personne qui représentait la ville, je suis tombé sur luiMohamed Ali Allalou, journalisteà franceInfo AfriqueDe nombreux heurts avaient, par le passé, opposé les communautés mozabite (berbérophone) et chaamba (arabophone) à Ghardaïa. Pour le militant pacifiste Kamel Eddine Fekhar, les deux communautés n’aspiraient qu’à vivre ensemble. Il accusait les autorités d’alimenter la violence.La nouvelle de la mort du militant des droits de l’Homme a suscité une grande indignation sur les réseaux sociaux.
Des politiques et des détenus d’opinion sont toujours en détention sans jugement ni même date de jugement.Leur libération est une priorité si nous ne voulons pas revivre la catastrophe qu’est le décès de Kamel Eddine Fekhar #Algérie pic.twitter.com/9fHOYM0Q47 — Habib Brahmia (@HabibBrahmia) May 28, 2019
⛔️ Kamel Eddine #Fekhar, le militant Mouzabite est décédé ce matin, quelques jours avant sa mort ses filles avaient demandé sa libération après l’aggravation de son état de santé à la prison de Ghardaïa#Algerie #الجزائر pic.twitter.com/CRZCKEprho — Medaouar Oualid (@MoiWal) May 28, 2019
Pensées sincères & émues pour tous les proches du Dr Kamel Eddine Fekhar, Rabi Yerhmah, mort alors qu’il était sous la responsabilité et la protection exclusives de l’autorité judiciaire et donc de l’État. Les responsables doivent être punis.#الجزاير#Yetnahaw_Ga3#Algérie pic.twitter.com/wX3cjsSO20 — Houari Boukar (@Houari_Boukar) May 28, 2019Les autorités algériennes n’ont pas encore réagi.