Huit ans après Irréversible, Gaspar Noé revient et frappe fort, avec Enter The Void, un film sensoriel sur la vie après la mort. Immersion dans le labyrinthe hallucinogène du réalisateur.
Oscar et sa sœur Linda habitent à Tokyo. Lui, vit de petits deals de drogue. Elle, est stripteaseuse dans une boîte de nuit. Un soir, Oscar prend une balle en plein cœur. Commence alors un voyage dans l’au-delà, dans l’inconscient, sans repère. Juste des effets visuels comme seuls guides Les deux personnages principaux ont perdu leurs parents et tout vient de là: «Le vrai ressort dramatique de ce film est le pacte de sang des enfants, avec cette promesse impossible à tenir de se protéger mutuellement, même par-delà la mort», explique Gaspar Noé.
Ce film, le réalisateur y pense depuis l’adolescence. Depuis qu’il se demande ce qu’il y a après la mort. «Ça me faisait plaisir de faire un film qui, pour se rassurer, a envie de croire en l’au-delà. Comme s’il faisait un dernier voyage en esprit, projetant ses obsessions, ses désirs et ses peurs». Thématique récurrente chez Noé, la facilité avec laquelle on peut tout perdre en quelques instants, avec laquelle la vie peut basculer, est encore une fois exploitée dans Enter The Void.
Inspiré par le 2001 de Kubrick et Eraserhead de Lynch, le réalisateur a eu envie de filmer son œuvre à travers les yeux de son personnage: «C’était le plus bel artifice cinématographique possible, et je me suis toujours dit que le jour où je ferai un film sur l’au-delà, ce serait en vision subjective». Depuis toujours, Noé a envie de sortir de son corps, et avec Enter The Void, il s’offre un voyage onirique dans l’inconscient: «Je voulais quelque chose d’hypnotique, où la beauté visuelle et le sensoriel prendraient le pas sur le factuel», explique-t-il. «L’idée est de reproduire par des moyens cinématographiques des états altérés de la conscience et se rapprocher de la perception humaine: phases de sommeil, agonie…». N’empêche, pour y arriver, le réalisateur a été confronté à de nombreuses difficultés techniques, tant les effets qu’il a voulu créer étaient complexes à reproduire. L’aspect visuel du projet est d’ailleurs tellement travaillé que le scénario faisait près d’une centaine de pages, mais contenait très peu de dialogues.Film sur la défonce et l’au-delà, Enter The Void est avant tout une exploration de soi, grâce à des expériences visuelles uniques. L’action se passe à Tokyo, ville aux couleurs très vives grâce à laquelle le réalisateur nous plonge dans un délire psychédélique planant: le vide. Déjà projeté deux fois, notamment à Cannes l’an dernier, le film avait divisé le public, mais la version qui sort aujourd’hui dans les salles est plus aboutie. Quatre minutes du premier jet ont été coupées, et un prologue de deux minutes a été ajouté. Au bout de ce voyage, une expérience unique, et même pas de générique. Rien. Juste une nouvelle claque.
Bande annonce:
Bande annonce Enter The Void
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Florianna Fis
Mercredi 5 mai 2010